Gimp dans une fenêtre unique, on pourra plus dire que…

Wilber, la mascotte de Gimp

Gimp

… “ouais, mais gimp c’est gentil, mais avec ses palettes et fenêtre de partout c’est le bronx”.

La version de développement 2.7.3 sortie de le 22 août dernier apporte quelques améliorations dans la préparation de la future 2.8 de Gimp attendue pour la fin de l’année. Mais la plus marquante, la plus visible est probablement cette histoire de fenêtre unique. Entre nous, est-ce un gain pratique ou un gain médiatique? Depuis des années, on raconte que les deux freins majeurs des utilisateurs de photosh.p pour se libérer en passant à Gimp sont la gestion du CMJN et la gestion des palettes et fenêtres de l’espace de travail.

Dans le premier cas (le cmjn), outre le fait que les infographistes (et je parle pas de ceux du dimanche comme mes zigues) qui ont besoin/savent de gérer le cmjn et les pantones ne sont pas légions, pour les autres, qui ne font pas que répéter un argument dont ils ne comprennent pas l’utilité : on peut. Je n’entrerai pas dans le détail de cette question ici, parce que je souhaite causer d’autre chose, mais soyons clair… aujourd’hui dans le libre (que se soit dans gimp ou par l’intermédiaire de scribus), on gère la quadrichromie pour produire des documents répondants aux exigences des imprimeurs.

Revenons maintenant sur la question qui me préoccupe : la fenêtre unique, un vrai argument de la mauvaise ergonomie (passée) de Gimp? Un truc insurmontable pour les utilisateurs de toshop?

Rappelons que nous parlons dans ce cas là de la version de toshop pour pc, à l’origine le programme tournait et tourne encore sous mac où les palettes se baladent aussi. L’emballage des palettes et des images dans une seule fenêtre est une ouindoisation de l’interface. Et j’ai souvenir des camarades infographistes (majoritairement appleliens) argumentant que le vrai toshop était celui qui tournait pour leur pomme. Donc pourquoi reprocher à Gimp ce qu’on honore ailleurs, dans l’élite de la caste des bidouilleurs d’image?

interface de photoshop

Photoshop à 20 ans, cyberpress.ca, le soleil

Pendant quelques années, les libristes ont défendu le bien fondée du multi-fenêtrage en s’appuyant sur l’exemple de la version mac. Cependant, depuis des années, on murmure entre libristes que les développeurs de Gimp seraient bien inspirés de sortir l’option fenêtre unique (existante d’ailleurs dans un hack nommé “gimpshop“): ça nous ferait un argument de résistance au libre de moins à combattre dans notre campagne d’évangélisation, ou longue marche :p. On avait bien une vraie bonne réponse: “sous nux, on a plusieurs bureaux… donc tu en prends un pour ta session gimp et tu zappes d’un bureau à l’autre comme si c’était des fenêtres…”

Gimp: Activer le mode fenêtre unique

Gimp: Activer le mode fenêtre unique

Bon, ben voilà, c’est chose faîte, on a notre option qui nous permettra de dire… “Meuh si tu peux… regarde la capture de Vince… tu coches, ça baigne.”

Bon d’accord, ça marche, on peut faire taire les photoshopiens windoziens, mais était-ce vraiment utile?

Il faut environ 1/4h à 30 minutes au curieux de base pour tripoter l’interface et piger qu’on peut mettre ses palettes plutôt à droite ou plutôt à gauche avant la “singularisation” de la fenêtre” pour avoir les palettes du côté qui nous va. Mais l’inconvénient : réduction de l’espace de travail. L’issue? la touche tab pour masquer/afficher les palettes de l’espace de travail.

Gimp - Dans une seule fenêtre

Gimp - Dans une seule fenêtre

En même temps, ça marche, c’est plutôt stable et pourtant je ne suis pas totalement convaincu (même si je vais garder cette config un moment ou zapper au gré de mes humeurs) :

  • De plus en plus les manipulateurs d’images utilisent le double écran pour avoir d’un côté l’image, de l’autre les outils. Et je pense que nous allons avoir des tablettes graphiques avec écran sensible à des prix raisonnables qui vont servir à sélectionner les outils et croquer (les tablettes graphiques pourraient bien ce voir concurrencer sur leur terrain par les “tablettes généralistes”).
  • Pour les utilisateurs du dimanche, c’est une sottise de travailler avec des outils aussi puissants (le libre comme le proprio), ce sont des usines à gaz regorgeant de fonctionnalités essentielles pour le pro mais énigmatiques pour le profane. Il existe de bons logiciels libres avec des fonctionnalités de base permettant de faire de l’infographie de qualité en n’ayant sous le clic que les essentiels (calques, filtres, sélections complexes, brosses…). Je pense notamment à Paint.net sous windows et sa descendance linuxienne : Pinta<= vachement sympa celui-là.

Alors j’en soupçonne certains de penser que je ne suis pas fan de cette version de Gimp… Ben si, parce qu’elle ne brille pas que par le “single windows mode”. J’y ai découvert une autre fonction très attendue et très utiles que certains auront repéré sur mes captures : le dossier (ou groupe) de calques (depuis la version 2.7.1). De la balle, utile et pratique, un truc qui manquait vraiment pour les images complexes blindés de couche de calques dans tous les coins. Après y a d’autres choses dont je n’ai pas encore mesuré la portée (à part le “écraser” du menu fichier qui permet d’enregistrer une image d’un format non xcf sur elle-même sans avoir à passer par la case export. Aussi une meilleure gestion des pdf). Alors allez-y ça mérite un détour.

Allez quelques liens pour la route:

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