Et si on sortait de l’affrontement entre le vote utile par dépit et l’abstention. Je n’ai absolument pas l’intention d’entrer dans le débat, y compris en y manifestant mon propre choix, ça irait à l’encontre de cette réflexion que je souhaite vous exposer:
Chacun des deux choix est le bon et nous devons sortir du dilemme qui nous entre-déchire et dans lequel on essaye de nous acculer par voix de culpabilisation … pour mieux nous diviser et nous dissoudre.
Que votions contre Madame LePen en glissant avec dégoût un autre bulletin pour lui faire barrage ou en refusant de le faire par l’abstention ou le vote nul ou le vote blanc, nous sommes indispensables et complémentaires les uns aux autres. Nous ne devons pas nous opposer mais nous soutenir dans la diversité de nos choix. Pourquoi?
Le postulat positif : nous sommes assez équilibrés
Je fais un postulat probablement contestable et discutable, mais j’admettrai ensuite que je peux me tromper: Nous allons nous répartir suffisament bien par la force de notre nombre et de notre diversité pour que le pire du pire n’arrive pas
Parceque dans l’absolu, nous ne jouons pas avec le feu ni les uns ni les autres. Celles et ceux qui voteront, contribueront à bloquer l’élection du pire. Ceux et celles qui ne voteront pas pour un candidat de la continuité de la construction du pire, sauveront l’honneur des votantes et votants tout en rendant visible le doute et l’opposition existante au choix du moins pire. Nous avons besoin des uns et des autres pour dépasser le dilemme.
Postulat du pire: nous sommes à côté de la plaque
Mais si je me trompais, si du coup le pire du pire arrivait: Ne nous y trompons pas, si celà arrivait, c’est que le pire du pire aurait déjà acquis un ancrage tellement fort que ça pourrait bien signifier que nous sommes sourds et aveugles à la souffrance ou l’enthousiasme mobilisé par le pire. Nous aurions déjà perdu cette bataille en profondeur et que nous devons réouvrir nos capteurs, nos idées et notre inventivité pour aller à la reconquête. Aucun de nos votes/non-votes n’auraient empêché que les idées nauséabondes se soient répandus autour de nous. Si je me trompes c’est que la solubilité des idées douteuses est acquise dans le quotidien de trop de monde. Mais ne culpabilisons pas non plus sur notre “insensibilité”. Nous avons peut-être une longueur d’avance sur le remède, sur les combats à venir. Et c’est donc le moins pire qu’il faudrait convaincre de s’inspirer de nous!
Ce dilemme n’est pas le notre ou pas seulement
Car cette insensibilité irresponsable, ce risque est au moins autant si ce n’est plus de la responsabilité du moins pire. Monsieur Macron est-il en posture de dire “Votez pour moi si vous ne voulez pas d’elle” ou a-t-il la responsabilité de dire “J’ai entendu que ma proposition devait aussi se nourrir de vos idées, j’ai quand même pas été plébiscité”. Dire “Ensemble” ne veut pas dire “Derrière moi” ou “Avec nous”. Et ce message il va falloir non seulement le marteler mais l’affirmer auprès des lieutenants et troupes en marche pour qu’ils démocratisent leur discours et sortent du “Mais quelle que soit votre histoire, quelles que soient vos origines politiques nous vous invitons à en réinventer les codes avec nous. L’adhésion est gratuite” (Phrase du bloc d’adhésion sur le site d’En Marche). Le vote par défaut ou l’abstension ne sont pas gratuit et ne sont pas sans valeur. Jamais je ne marcherais au pas (merde j’ai pas raté le service militaire pour mettre le doigt sur la couture maintenant :p)
Défendons les deux choix possible et agissons cette fois-ci avec notre conviction
Nos choix sont complémentaires dans un scrutin qui interdit l’intelligence constructive et consensuelle qu’offre le débat. Ne nous laissons pas instrumentaliser par un dispositif qui survalorise les finalistes de peu et ferait disparaître tous les autres qui sont pourtant bien plus nombreux.
Nous autoriser et être fière de notre complémentarité d’abstentionniste ou de votant par défaut est notre dignité et notre première manifestation de notre résistance aux idées et aux actes qui nous oppressent et nous “con”-pressent.
PS: il y a sûrement des fautes de genre dans mon texte … on n’a qu’à améliorer une langue qui autorisera des genres mixtes ou neutres qu’on puisse écrire et parler. Non aux écritures illisibles avec des · ou des . ou des – ou des ()… Si le sujet vous mobilise ou me motive, j’y reviendrais plus en détail. Mais aucune de ces écritures ne me permettent de refléter ma considération de la diversité des genres sans créer de nouvelles discriminations tout autant insatisfaisantes. Pour les autres fautes, je prends et corrige à partir de vos remarques 🙂