De nos jours l’inflation des pièces jointes et de l’usage du courriel n’est pas toujours suivi (malgré une chute parallèle du prix du méga-octet sur disque dur) par une augmentation des espaces de stockage des boites de réception. En gros si comme dans mon cas vous avez une institution dont vous utilisez les services pour faire preuve d’intégrité et de loyauté aux outils de votre employeur qui vous refile un espace de stockage de 200 Mo et que vous n’avez pas l’intention de rediriger le tout vers un prestataire moins radin, ben faut pas faire de stockage…
Avec thunderbird on peut jouer un peu la montre grâce à une fonctionnalité qui permettra de supprimer les pièces jointes (en les enregistrant localement) tout en conservant le courriel lui-même dans la messagerie.
Pour celà on fait un clic droit sur l’icone de la pièce jointe du message et dans le menu contextuel, on choisit la fonction “détacher”.
Maintenant ce petit dysfonctionnement m’inspire quelques remarques sur l’évolution des usages du courrier électronique:
- N’utilise-t-on pas trop nos messageries comme des “classeurs”, des “zones de rangement”? Imaginons un instant que nous ayons une utilisation similaire de notre boite aux lettres physiques… Le jour où l’on commence à commander des colis, on refait les boites aux lettres pour que ça rentre et on transforme notre boite en garage qui permettrait de conserver indéfiniment nos emballage de livres, de chaussures, de babioles…
- L’agrandissement de la capacité de stockage et d’envoi de pièces jointes n’est-il pas pour partie responsable de l’incapacité de nos contemporains d’utiliser des outils de partage de document?
- L’anachronisme de la taille des messageries des enseignants de mon université qui rend régulièrement dysfonctionnel le service n’est-il pas une tactique de l’administration pour justifier des choix technologiques à venir pour opter pour des solutions “clés en main” chez les champions du “cloud computing” ou les “opérateurs historiques”?