Au début de l’été je ressortais des cartons une nouvelle, softage, publiée il y a 15 ans dans PCFun et dans laquelle j’anticipais l’avenir numérique. Et bien la réalité rejoint cette fiction.
Framablog publie une traduction des mésaventures googliennes de Thomas Monopoly qui a vu disparaître 7 ans de contenus numériques qu’il avait cloudisé au sein des différents services proposés par la firme de Moutain View. Courrier chez Gmail, photos chez Picasa, marques-pages chez Google Bookmarks…
Que dire, que Google sont vilains?
Ben disons que petit on m’a appris à ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier. Mais qui aujourd’hui ne mets pas ses œufs dans le grand caddy… Alors ne jouons pas les vierges éffarouchées, l’idée de base de migrer toute sa vie numérique chez un prestataire gracieux, c’est quand même un choix pour se faciliter la vie qui est aussi un moyen courru d’avance de se mettre en situation de dépendance quelques soient les détails des CLUF. Google passe son temps à proposer ses services en béta… manifestement c’est aussi pour les bétas.
La diversité ne facilite pas la vie, mais elle permet de se protéger d’un effondrement qui entraîne tout. La problématique est valable dans la biosphère comme dans la sphère numérique. Alors je ne voudrais pas me réjouir des malheurs de cette personne qui apporte de l’eau à mon moulin de la critique des systèmes numériques homogénéisant. Le mal n’est pas seulement du côté des firmes qui ont la tentation de “capter” la totalité du potentiel de leurs marchés, mais aussi du côté de l’imaginaire “simplificateur” des utilisateurs qui veulent tout, tout le temps, partout sans se casser la tête de prendre en charge la responsabilité de gérer son patrimoine numérique en conservant son indépendance.
Que les entreprises et les grosses organisations veuillent investir les nuages et décentraliser les prestations associées est une idée qui peut avoir du sens (qui peut hein, pas forcément!). Mais il me semble que pour les particuliers, il faut penser que l’alternative ne peut pas passer par se donner à un Google, un Microsoft, un Apple ou un Ubuntu One quelconque, quelles que soient la qualité et l’homogénéité de leurs offres.
Allez monsieur Monopoly, jouez la carte communauté au lieu de la carte chance, et au lieu d’aller sur les cases “compagnie du mail” et “compagnie des docs” en révant de tomber sur le parking gratuit, récupérez les gares suivantes:
- Gâre de la gratuité
- Gâre de la facilité
- Gâre de l’homogénéité
- Gâre du monopolisme…