Il ne vous a pas échappé que depuis des semaines, on entend ça et là des mots et on lit des billets aux titres alarmistes sur la cigarette électronique, la fameuse vapoteuse. Ne nous y trompons pas, passer les gros titres, on ne trouve à ce jour aucune contre-indication sanitaire, juste peut-on pointer la présence de la nicotine… mais nous y reviendrons (enfin au contraire j’en suis parti).
En fait avec désormais plus d’un million de vapoteurs, le problème se situe du côté des caisses de l’état et des lobbys du tabac… voire de la santé… un bon cancer du poumon ça fait vivre plein de monde! Ma contribution n’est pas une expérience scientifique mais un retour d’usage et une revendication citoyenne et hédoniste.
Non à la consumation
J’ai été un assez gros fumeur (un bon paquet de clopes par jour). Du jour où j’ai reçu ma vapette, j’ai troqué l’un pour l’autre : plus de carbonisation de produits pourris allant dans mes poumons ou ceux de mes voisins (mais je constate qu’on a toujours le droit de rouler en diesel ou essence polluante dans les rues… écolos et défenseurs du poumon tuez la voiture avant ma vapette qui vous est tellement moins nocive).
En assemblant mes mélanges (moins compliqué que de réussir une vinaigrette), j’ai pu choisir mes goûts, faire une économie considérable (environ 100 fois moins de dépenses que par la clope) reconverti en travaux de maison ou vacances, et surtout j’ai pu progressivement diminuer ma nicotine jusqu’à l’élimination.
Nicotine, ni bien ni mal…
La nicotine est un excitant du même genre que la cocaine ou … la caféine. Les inconvénients et les dangers sont l’addictivité et les risques pour le coeur. Dans un cas comme dans l’autre c’est une question de dosage.
Mon expérience est que l’absence subite de nicotine crée un état de manque, de stress. Et ça marche en sens inverse, l’abus de nicotine crée du stress et fait palpiter. Dans la cigarette classique le produit contribue à l’addiction par la violence du manque que crée l’arrêt même compensé par une sur-activité buccale (bouffe frénétique et kilos au rendez-vous). L’arrêt ou le changement trop brutal de dosage de nicotine provoque une irritabilité qui fait que l’entourage lui-même finit par penser que vous feriez mieux de recloper plutôt que d’être speedé, speedant, désagréable et excessif.
Avec la vapette, j’ai pu contrôlé mon taux de nicotine et le baisser tranquillement jusqu’à 0. Et oui, aujourd’hui je suis nicotine free au bout de 24 mois de baisse progressive.
Il y a bien quelques gens “bien intentionnés” pour m’interpeller sur mon arrêt prochain du coup… Des nèfles, est-ce que vous iriez voir un ancien alcoolique en lui demandant d’arrêter de boire du sirop de menthe vu qu’il a arrêté le pastis???
Un produit pour adulte?
Oui on va dire un produit pour adulte, car tout produit consommable devrait être réservé aux adultes, on ne devrait rien vendre aux enfants et interdire la pub pour les produits à destination des mineurs pour pas les inciter à être des sur-consommateurs futiles non?
Plus sérieusement le gouvernement se sert de la nicotine pour faire peur et classer le produit pour adulte sans parler de faire la distinction entre des liquides sans nicotine et des liquides avec…
Si l’exemple, la santé publique sont l’argument ne devrait-on pas interdire aux mineurs les produits qui rendent obèses et peuvent être consommés aux goûters d’anniversaire ou dans les cours d’écoles, comme par exemple tous les breuvages contenant autre chose que de l’eau ou du lait? Pour s’hydrater on a pas besoin de soda, d’alcool, de sirop…
Plus sérieusement, le manque à gagner et la recherche de nouvelles recettes conduit le gouvernement à chercher un moyen de qualifier le produit comme étant pour adulte afin de justifier une sur-taxation comme on la connaît sur l’alcool ou les films de culs ( classés X).
Tolérez l’hédonisme
Alors les pères la morale de tout poil soyez vigilants en ne devenant pas le bras armé et manipulé d’une répression bureaucratique, fiscale et mercantile. Laissez nous le plaisir de vapoter à toute liberté. C’est cette liberté retrouvée qui m’a permis de décrocher de la cigarette qui avait cannibalisé et confisqué ma respiration. Mettre les vapoteurs sur le balcon l’hiver c’est ralentir le glissement d’une intoxication vers un plaisir de bouche qu’on ne vous oblige pas à partager et subir. Chaque fois que vous interdirez à des gens de vapoter en intérieur vous prendez le risque de soutenir le tabac, vous ferez le choix de produire de la frustration qui se convertira en une autre violence contre nos corps. Vous n’êtes pas obligés d’adopter notre plaisir, alors choisissez l’indulgence.
La cigarette électronique peut provoquer la vue, pas impacter votre respiration. Si c’est la vue qui vous gène, accepteriez vous que quelqu’un vous laisse dehors sous prétexte votre pantalon est laid? Subjectivité quand tu nous tiens !
Amis journalistes : le droit au conditionnel
Les médias font référence aujourd’hui à un rapport Dautzenberg remit à la ministre. Un rapport propose, fait des recommandations mais il n’est pas forcément suivi (Par exemple le rapport Attali recommandait à Nicolas Sarkozy de privilégier les logiciels libres tout comme la commission Lescure recommande de renoncer à Hadopi et la riposte graduée…). Alors utilisez le conditionnel au lieu de jouer sur le sensationnalisme qui ne fait que vous dé-crédibiliser un peu plus chaque fois que vous en jouer. Vos affirmations qui devraient être conditionnée (dans des emballages bio-dégradables….) sont parfois aussi fiables que des promesses de campagne électorale.
La méthode annoncée pour créer un produit pour adulte:
- Repérer une activité, un produit qui procure du plaisir et n’est pas un besoin vital (les chiants peuvent s’en passer)
- Introduire une dose de soupçon sur une nocivité potentielle (hypothétique… c’est à dire à vérifier) pour la santé, pour les enfants, pour les jeunes, pour les vieux
- Dire aux médias qu’il y a un danger (à vérifier) <= la parenthèse est essentielle : créer une peur sur un risque non avérée… il en restera toujours quelque chose.
- Nommer une commission avec une personnalité pas forcément contestable ou dont on pourra dire qu’elle a une autorité (sur la nocivité<= elle fait son beurre grâce à… donc elle est experte)
- Faire un peu de pub (buzz) sur le rapport (en échappant quelques versions avant sa publication officielle)<= on peut ainsi préparer les corrections et les ripostes pour le jour de la sortie en dénonçant toutes interprétations préalables comme non fondées sur la version officielle…
- Adultiser l’usage : On retient du rapport qu’il faut protéger la jeunesse et donc classé le produit pour adulte pour instaurer dessus un contrôle bureaucratique, fiscal et juridique permettant de le sortir du cadre classique de la réglementation. On oublie le reste du rapport et on légifère en fonction de nos besoins fiscaux ou électoro-moraux.
Le miracle du produit pour adulte vient de se produire pour le plus grand bonheur du ministre des finances et en ménageant les forces obscures des ascétismes moralisateurs en protégeant les marchés et les acteurs économiques installés contre les sales petits marchands innovants qui voulaient gratter sur le dos des consortiums internationaux et que l’état s’empresse systématiquement de protéger.
Je vais finir libertarian si j’en termine pas avec cet article… J’ai fini
Quelques liens complémentaires
- Des articles sur le rapport sortant ce jour (28/05/2013) : Le nouvel obs, Le Fig, 20Minutes, Rue89
- Le rapport Dautzenberg
- Mes contributions internes sur le sujet : Cigarette électronique mode d’emploi et Un an de vapotage
- Pétition pour soutenir l’usage libre de la cigarette électronique (AIDUCE)